« Blockchain et Impression 3D », le point de vue d’Alexandre Contat, co-fondateur de 3Digit

La blockchain suscite de plus en plus d’intérêt au sein de l’industrie de la fabrication additive. En quelques mots, le procédé permet d’effectuer des transactions de manière transparente et de sécuriser des informations ou réalisations sans organe de contrôle.

Son utilisation n’est pas encore très mature dans l’industrie de l’impression 3D. La semaine dernière, on présentait quelques hésitations à son adoption sur le marché et comment General Electric a décidé de se l’approprier.

Dans ce contexte, nous avons souhaité découvrir comment la blockchain fonctionne au sein d’une entreprise qui se l’est déjà appropriée. Alexandre Contat et Benjamin Faraggi ont bien voulu jouer le jeu des questions-réponses.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Alexandre Contat de diStudio3D, j’ai fondé avec un associé prothésiste dentaire la société 3Digit en 2017. Personnellement j’oeuvre plus particulièrement à la démocratisation de la fabrication additive auprès des industriels de la région Troyenne depuis 2016. Je les accompagne tout au long de leur intégration de la FA (fabrication additive) par du conseil, de l’équipement, de la production et de la formation adaptée. Ceci est passionnant et très enrichissant car on rencontre des utilisations de la FA concrètes et quotidiennes dans des domaines aussi variés que le textile ou l’agroalimentaire, de la pièce unique jusqu’à la série dans des entreprises qui reproduisent localement grâce à l’impression 3D.

Quels sont les services que votre entreprise propose ?

3Digit est spécialisée dans l’impression 3D métal, nous sommes équipés d’une SLS Concept Laser Mlab Cusing et nous travaillons exclusivement le chrome cobalt de Dentaurum, pour le moment. Nous effectuons donc l’impression 3D par fusion laser des bridges, plaques dentaires ou stellites, etc. pour des laboratoires dentaires et prothésistes de toute la France. Nous ne nous substituons pas à eux et nous allons même jusqu’à les équiper de scanners 3D en les formant afin qu’ils gardent la maîtrise de leur savoir faire et de leur création. En fonction de leurs besoins, nous pouvons leur proposer des finitions et des équipements de laboratoire.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la Blockchain ? Pouvez-vous prendre un exemple précis sur votre travail ?

La Blockchain est une technologie qui permet d’enregistrer les transactions, de transmettre des données, de partager des informations en toute transparence, de sécuriser des informations et fonctionner sans organe central de contrôle.

La Blockchain peut à la fois être publique (c’est-à-dire sans restriction à l’entrée), hybride (c’est-à-dire que le processus de sélection du bloc à ajouter à la Blockchain est contrôlé par un panel d’organismes) ou encore privée (c’est-à-dire que l’accès au réseau est restreint à certains utilisateurs sélectionnés par une autorité centrale).

Il existe différents profils de Blockchain. Dans le cadre de notre activité nous déployons une Blockchain hybride.

L’usage le plus important pour nos équipes en phase avec nos clients, est la gestion de l’empreinte réceptionné. Nous sécurisons toutes ces informations dans le cadre d’un registre partagé. Concrètement lorsqu’un client nous envoie un fichier STL, il reçoit une emprunte et un HACH qui lui permettra de vérifier si son fichier a été modifié le cas échéant.

Quel est son lien avec l’impression 3D ?

Dans le cadre de notre activité, la blockchain est utilisée pour gérer la preuve des modèles réceptionnés. L’avantage de cette démarche partagée avec les clients est d’éviter tout malentendu sur l’objet à imprimer.

Nous accusons réception des modèles avec la Blockchain et certifions l’empreinte de l’objet pour les fabrications à venir. Par ailleurs nous sommes capables de gérer la traçabilité des objets réalisés.

Prochainement nous ouvrions notre chaîne pour que d’autres intervenants puissent y intégrer des informations tout au long de la vie des prothèses réalisées.

Y a-t-il une industrie qui en bénéficie plus qu’une autre ?

Notre blockchain est ouverte à toutes les entreprises du secteur de l’impression 3D. Les clients de nos différents confrères peuvent aussi déposer leur demande dans le cadre de cette blockchain. Dans ce cadre, nous travaillons comme un hub de distribution de la gestion de la preuve.

Un dernier mot?

Pour notre blockchain, nous avons choisi la solution Spuro, une startup locale, basée à Troyes. Pour aller plus loin dans l’impression 3D, nous croyons beaucoup en la collaboration d’acteurs locaux même si notre activité économique a une dimension plus large. Néanmoins nous formons tous une chaine, qu’elle soit numérique du scan, la CAD/CAM et l’impression 3D, ou artisanale. Un autre maillon est la commercialisation pour laquelle nous utilisons en exclusivité un produit local, la solution de la jeune société Chalonnaise, Degineo, mais nous aurons l’occasion de vous en reparler.

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