AMUG fait partie de ces événements de fabrication additive qui existent depuis plus de trois décennies – il a pourtant fallu un reportage de mon collègue Cameron et un partenariat média avec 3D ADEPT Media pour que je me rende à Chicago, où l’édition 2024 s’est tenue du 10 au 14 mars.

Si pour la plupart des participants, AMUG a véritablement commencé pendant cette 11ème semaine de l’année, pour notre équipe de 3D ADEPT Media qui travaille en coulisses pour soutenir l’organisation, l’événement a commencé depuis fort longtemps, lorsque nous avons commencé à partager des infos sur ce que les participants pouvaient attendre de cette édition 2024 par le biais de diverses actions de communication.

Si sur place je me suis rendue compte que tout ce que Cameron a partagé au début de son article était vrai, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver la vraie magie d’AMUG dans des moments volés.

Apprendre à son rythme

Credit: 3D ADEPT

Pour la plupart des experts de l’industrie, participer à un très grand événement industriel est un véritable marathon car ils doivent jongler avec de nombreuses activités – qui se déroulent parfois en même temps (exposition, conférence, présentations, sessions, etc.) ou dans des lieux différents, ce qui les laisse plus qu’épuisés à la fin de la semaine.

Même si l’agenda d’AMUG était rempli de présentations, de sessions et d’ateliers solides, se déroulant parfois en même temps, le fait que tout se soit déroulé sous un même toit et que tous les participants séjournaient au même endroit a permis à chacun de créer un agenda qui correspond le mieux à ses besoins, avec suffisamment d’espace pour récupérer de chaque activité.

Quels sont donc ces moments volés ?

En tant que visiteur régulier et actif d’événements industriels, il était tentant de se concentrer uniquement sur les solutions présentées dans les salles d’exposition. Cependant, en tant que participant pour la première fois à cet événement, j’ai rapidement appris que pour en tirer le meilleur parti, il fallait se concentrer sur ce qui définit le mieux AMUG : l’éducation et la formation. En fait, j’ai décidé de vivre toute la conférence en suivant les conseils d’Ed Graham, directeur de l’éducation et des conférences d’AMUG : ARRÊTEZ-VOUS, COLLABOREZ ET ÉCOUTEZ (STOP, COLLABORATE & LISTEN).

Si vous doutez encore, laissez-moi vous le confirmer tout de suite : AMUG est à la hauteur de sa mission : partager l’expertise, les meilleures pratiques, les défis et les développements d’applications dans le domaine de la fabrication additive. Les initiés de l’industrie le font de la manière la plus authentique qui soit, en laissant de côté le discours commercial qui entoure souvent les conversations dans les grands salons.

Dans cet esprit, les moments qui ont véritablement transformé mon expérience à AMUG ont été les discours d’ouverture, les sessions non techniques et les ateliers.

Les orateurs principaux

L’édition de cette année comptait deux orateurs principaux : Jason Lopes et Olaf Diegel.

Diegel a de multiples casquettes : professeur de FA à l’université d’Auckland, co-auteur du rapport Wohlers, artiste, consultant… Bien connu pour ses guitares funky imprimées en 3D, Diegel a discuté de la valeur du concept DfAM (un sujet qu’il a déjà abordé dans une interview avec 3D ADEPT Media) et a expliqué pourquoi il est crucial pour tous ceux qui se lancent dans la FA d’avoir une expérience pratique sur la façon d’utiliser une imprimante 3D.

Credit AMUG – Olaf Diegel

Avec la présentation de Diegel, j’ai vu dans l’utilisation de l’impression 3D des similitudes avec le football, qui possède un langage universel. Il n’est pas nécessaire de parler le jargon local pour pouvoir communiquer avec un ballon. Tout comme le football traverse les frontières géographiques et même culturelles pour devenir un langage universel, l’impression 3D est un outil de collaboration qui réunit des experts de différents domaines.

D’autre part, la présentation de Lopes met en évidence la façon dont « on peut créer de la magie à partir de la magie ». Avec la présentation de Lopes, j’ai réalisé à quel point le potentiel de l’impression 3D est sous-estimé dans les industries de la création et du divertissement. Pourtant, ce secteur est l’un des rares à pouvoir faire converger plusieurs technologies (numérisation 3D, modélisation 3D, impression 3D, AR/VR, etc.) sous un seul projet.

Jason Lopes – Credit: 3D ADEPT

Lopes est directeur de la technologie chez Gentle Giant Studios, une agence de services créatifs et numériques qui est apparue pour la première fois sur notre radar lorsqu’elle a donné vie aux personnages du film « Elemental » de Disney Pixar grâce à l’impression 3D. L’une des premières technologies utilisées par le studio a été la numérisation 3D, en 1999, lors du tournage de « Star Wars : La Menace fantôme« . Au fil des ans, le studio continue d’explorer la numérisation 3D en combinaison avec d’autres technologies.

L’utilisation de l’impression 3D est déterminée par l’objectif de l’application finale : les détails de la surface sont-ils cruciaux ? La taille est-elle la plus importante ? L’impression 3D est explorée sous de nombreuses formes et il est essentiel de combiner cette technologie avec les compétences nécessaires à la conception d’effets spéciaux.

Si le studio Gentle Giants a connu de nombreux tournants, l’un d’entre eux mérite d’être mentionné : leur première impression 3D métal : une réplique du gant de Thanos dans le film « Avengers : Infinity War« .

Gant de Thanos- Credit: 3D ADEPT

« Lorsque nous imprimons pour cette industrie, nous restons concentrés sur ce qui se trouve devant nous. On ne voit pas l’extérieur », a déclaré Lopes. Pourtant, cette création a inspiré des milliers de fans de Marvel et de passionnés de modélisme qui ont voulu reproduire le célèbre « gant de l’infini de Thanos ».

Une autre étape importante mérite d’être mentionnée : les débuts de l’agence de l’impression 3D en couleur. C’était en 2014/2015. Après de nombreux projets de R&D, et beaucoup de travail pour déterminer leur flux de travail idéal, les années d’expérience de Mimaki en matière de couleur les ont finalement convaincus que l’imprimante 3D 3DUJ-553 couleur était parfaitement adaptée à leurs projets. La technologie Mimaki a été choisie pour trois raisons principales : la propriété intellectuelle des personnages (les personnages nécessitent souvent une palette de couleurs aux propriétés spécifiques), sa capacité à réaliser tout ce que l’on a en tête (imagination) et la photogrammétrie (qui consiste à garantir un niveau de détail grâce à des scans 3D).

À ce jour, le studio a mis au point des schémas de couleurs uniques pour chaque personnage et franchises sur lesquelles il travaille.

Crâne | Credit: 3DADEPT

Lopes a cité plusieurs exemples qui illustrent à quel point l’équilibre entre l’art, la technologie et l’ingénierie exige de la patience et un travail acharné, mais qui démontrent surtout qu’il y a des raisons d’être émerveillé par la transformation numérique qui s’opère dans l’industrie de la création.

Sessions non techniques

Que vous soyez scientifique ou non, si vous assistez à une conférence sur les technologies, vous vous attendez peut-être à ce que 80 % du contenu (ou plus) se concentre sur des concepts ou des conversations techniques – ce qui est logique après tout.

Cependant, je pense que l’un des moments les plus authentiques de cette conférence se trouve lors de sessions non techniques.

Comme vous le savez peut-être, AMUG a bâti sa réputation sur sa capacité à créer des liens et des synergies en s’informant sur ce que font les autres. Le fait est que pour certaines personnes, le «networking » semble faire partie de leur ADN, pour d’autres, il s’agit d’une compétence qui doit être développée et améliorée en permanence.

Lors d’une table ronde animée par John Thiell (de Beehive Industries) et initiée par Sarah Jordan (Skuld LLC), Jordan, Lisa Block (Hybrid Manufacturing Technologies), Ben DiMarco (Ohio State University) et Shannon Van Deren (Layered Manufacturing and Consulting) ont débattu de la valeur du réseautage, ainsi que des étapes et des conseils que les introvertis et les débutants à AMUG devraient prendre en compte pour tirer le meilleur parti de cet événement.

 Si pour Block, il est important de reconnaître le travail de son interlocuteur pour briser la glace, pour Van Deren, on peut se concentrer sur ce que l’on pense avoir en commun pour entamer une conversation. D’autres techniques de communication ont été mentionnées : pratiquer l’écoute active, poser des questions et faire preuve d’empathie, car on ne sait jamais ce que vit la personne en face de soi.

Au-delà de ces conseils, les réflexions de Jordan rappellent que le rôle d’un ingénieur est complexe et technique et que pour rester pertinent dans son environnement, les compétences en communication restent un élément vital – une évidence reconnue par des universitaires comme DiMarco.

Compte tenu de l’environnement dans lequel les ingénieurs évoluent, ce panel est allé au-delà de la transmission de compétences en matière de réseautage. Il a permis de rappeler que, dans le cadre d’une carrière d’ingénieur, les compétences en matière de communication sont aussi importantes que les connaissances techniques, et qu’il convient donc de leur accorder la plus haute priorité.

Une autre session non technique que j’ai louée était « So, you want to start an AM business« , animée par Paul DeWys (Forerunner 3D printing), avec Chris Beck (Innovative 3D Manufacturing), Jay Dinsmore (Dinsmore, Inc.) et Mike Littrell (BuildParts by CIDEAS Inc.) en tant que principaux panélistes.

 Nous sommes dans une industrie qui donne continuellement vie aux entreprises – et ce que nous ne réalisons pas souvent, c’est qu’il y a une différence entre être un intrapreneur et un entrepreneur.

Dewys, Dinsmore, Beck et Littrell ont expliqué comment ils ont créé leur entreprise, quelles étaient leurs premières machines et pourquoi ils ont décidé de les utiliser, où ils ont hébergé leur entreprise au début et même ce qu’a été l’embauche de leur premier employé.

Il y a tant de considérations à prendre en compte et chacune d’entre elles doit être évaluée en fonction du parcours et des besoins spécifiques de chacun. Dans l’ensemble, j’aimerais partager quelques éléments qu’il est essentiel de garder à l’esprit :

  • Choisir le bon endroit est un véritable casse-tête. Il doit s’agir d’un espace offrant un accès à une électricité puissante et constante, d’un espace de taille suffisante et à un prix abordable – évidemment.
  • N’oubliez jamais le problème que vous essayez de résoudre. Il y aura des moments difficiles et parfois des situations impromptues dans votre vie personnelle, mais garder à l’esprit la raison pour laquelle vous vous êtes lancé vous aidera à garder la tête hors de l’eau.
  • Si certains de ces entrepreneurs ont acheté leur première machine sur Amazon, d’autres ont exploré en profondeur les possibilités d’achat.
  • La question de la collecte de fonds et de l’amorçage est une décision que vous devez prendre en fonction de l’orientation que vous souhaitez donner à votre business. Cependant, soyez conscient des avantages et des limites de chaque situation. Pour rappel, nous avons discuté des avantages et des inconvénients de chaque option ici.
  • Enfin, vous vous concentrez peut-être trop sur ce que vous faites… N’oubliez pas l’importance du marketing dans votre entreprise.

Les ateliers

Prendre le temps de participer à des ateliers et d’acquérir une expérience pratique avec différentes technologies m’a rappelé que la FA n’est pas et ne doit pas être théorique. Même si l’expérience reste holistique, j’aimerais souligner la capacité des sessions à simuler des scénarios de travail réels et à améliorer la pensée critique.

Atelier structures de support – 3D ADEPT

Beaucoup plus…

De nombreux autres sous-événements ont suscité l’intérêt des participants : la première compétition AMUGderby (une nouveauté dans le programme de cette année), le dîner spécial sur le thème de la « Nuit des années 80 » et même la soirée casino – sans oublier les différents déjeuners organisés dans un style « speed-dating ».

AMUGderby – Credit: 3D ADEPT

Chacun de ces événements montre qu’AMUG est devenu bien plus qu’une simple conférence d’affaires, puisqu’il favorise une approche communautaire de la croissance des technologies de FA.

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