Nous avons eu le plaisir de parler avec Martin Eichenhofer, CEO et fondateur de 9T Labs. Toute l’histoire a commencé il y a environ sept ans, après une discussion avec son frère. Il était alors étudiant à l’ETH Zurich (Suisse). Plusieurs diplômes en poche et plusieurs années de recherche sur le sujet, Eichenhofer est devenu aujourd’hui une source de référence en matière d’impression 3D composite.

Dans cette Opinion de la semaine, le fondateur a révélé la raison pour laquelle ils se concentrent sur l’impression 3D composite, ce qu’ils ont appris au fil des ans et leur désir de revenir à un « environnement de travail normal ».

Pourquoi « l’impression composite 3D » ?

Ces deux dernières années, les investisseurs ont montré un intérêt croissant pour le marché de l’impression 3D composite, mais ce domaine de fabrication de pointe en est encore à ses débuts et commence à prendre réellement son essor.

« L’impression 3D en plastique et en métal existe depuis des décennies », explique M. Eichenhofer. « Lorsque je suis entré en contact pour la première fois avec l’industrie de l’impression 3D, les composites à fibres étaient encore principalement négligés en raison de leur complexité en termes de logiciels et de traitement des matériaux. Il est intéressant de noter qu’en général, le marché des composites à fibres n’avait pas encore atteint le même degré d’automatisation que celui de la fabrication conventionnelle de plastique et de métal.  Par conséquent, lorsque nous avons débuté dans cette industrie, l’opportunité de marché et l’objectif de notre entreprise étaient clairs : nous devions amener la fabrication de composites en fibres au même niveau d’automatisation et d’intégration que la fabrication de métaux », poursuit le fondateur.

 En deux ans seulement, l’entreprise suisse a investi des efforts supplémentaires pour comprendre la complexité des matériaux composites et pour transformer le processus de fabrication manuelle des composites en carbone en un processus automatisé.  Ses capacités technologiques ont convaincu des investisseurs comme Wingman Ventures, Investiere et le Fonds technologique de soutenir l’entreprise à hauteur de 3,9 millions d’euros (tour de financement de janvier 2020).

Ce qu’ils ont appris de cette technologie

On dit souvent que chaque challenge nous apprend des leçons. En tant que start-up, il était crucial pour 9T Labs de comprendre et de surmonter ces défis pour atteindre son objectif. À cet égard, Eichenhofer a révélé que son équipe a tiré quatre leçons essentielles pour pénétrer le marché des pièces structurelles d’utilisation finale :

Comprendre l’opportunité du marché pour l’impression 3D composite. L’impression 3D n’est pas un marché de niche dans les composites à fibres, elle offre un large éventail de possibilités de marché, en particulier la substitution du métal aux pièces métalliques épaisses et complexes.

« La production en série est une réalité. La grande opportunité de marché concerne la fabrication de pièces d’utilisation finale avec des matériaux composites à fibres structurelles. Pour nous, cela signifie que nous devons fournir le même niveau d’automatisation, de logiciel et d’intégration que celui que nous voyons dans la fabrication métallique CNC », explique M. Eichenhofer.

Renforcer l’offre de produits. Il ne s’agit pas seulement de fournir du matériel de fabrication additive, des capacités logicielles avancées associées aux bonnes compositions de matériaux sont la clé du succès. « Une solution complète de bout en bout et des relations étroites avec les clients sont extrêmement importantes pour passer rapidement à la production en série. Pour abaisser la barrière à l’entrée pour nos clients, nous avons introduit notre modèle d’abonnement, en fournissant toujours l’état de l’équipement de fabrication, une assistance directe aux clients et une réduction des dépenses d’investissement », déclare M. Eichenhofer.

Répondre aux exigences de qualité. Les clients ne font aucun compromis sur l’exigence de qualité des pièces finies. « Ce que les clients veulent voir, c’est notre capacité à égaler la qualité des procédés de fabrication conventionnels.  Nous avons appris qu’il ne suffit pas de « simplement » imprimer la pièce », ajoute le porte-parole de l’entreprise.

Des performances et des temps de développement supérieurs pour les pièces. Une technologie fortement axée sur les logiciels permet de concevoir des pièces plus optimales, sans pour autant compromettre le temps de développement. Le fondateur de 9T Labs explique que, contrairement aux technologies de FA métalliques qui peuvent exploiter les logiciels commerciaux existants pour développer des produits pour l’industrie des composites, le logiciel n’en est pas encore à ce niveau et offre une opportunité de marché supplémentaire. « Un bon logiciel permet d’obtenir des pièces de qualité supérieure, de réduire les coûts et de raccourcir considérablement les délais de développement », explique le CEO.

Toutes les connaissances acquises au cours des dernières années sont regroupées dans le développement du Red Series™. Dévoilée il y a deux mois, cette solution tout-en-un comprend un logiciel avancé, un équipement de fabrication additive, ainsi qu’un service d’ingénierie. Aujourd’hui, cette solution de fabrication est disponible sur la base d’un abonnement.

Leur désir de retrouver un « environnement de travail normal ».

9T Labs a fait ses premiers pas sur le marché international de la FA à l’occasion de Formnext 2019. Pour l’instant, ils se concentrent principalement sur le marché européen. La société ciblera d’autres marchés dès le début de l’année prochaine.

En attendant, comme plusieurs pays dans le monde, 9T Labs doit suivre les mesures de confinement liées à la pandémie de Covid-19. Une pandémie qui ralentit les processus de vente car les clients sont généralement invités sur place pour en savoir plus sur la technologie.

Au moment où nous parlons, l’unique souhait de toute l’équipe est de « retourner au bureau, pour interagir et se voir en personne ».

Si vous souhaitez en savoir plus sur 9T Labs, sa technologie et la structure de coûts nécessaire à la production en série, n’hésitez pas à vous inscrire à l’un des webinaires que la société organisera la semaine prochaine : le 12 mai (session tenue en allemand) et le 13 mai (session tenue en anglais).

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