Pour représenter physiquement « la santé mentale », UNICEF et Domestic Data Streamers font recours à l’impression 3D.

Il est souvent très étrange d’expliquer ou représenter physiquement quelque chose que l’on vit dans son esprit et dans sa tête. Quelques fois, une représentation palpable semble plus réelle que jamais. À une époque où chaque tranche d’âge peut être touchée par des maladies mentales, les organisations ont parfois du mal à sensibiliser à la santé mentale.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance, en abrégé UNICEF, a travaillé avec Domestic Data Streamers, une agence numérique qui combine le pouvoir de la narration avec les données pour créer des projets participatifs qui construisent la communauté et éduquent, pour créer une installation artistique de sensibilisation à la santé mentale.

Dans ce cas précis, les données fournies par l’Unicef révèlent qu' »un nombre alarmant de 100 000 enfants âgés de 15 à 24 ans souffrent d’anxiété ou de dépression en France« . Afin de susciter des conversations sur ces problèmes complexes auxquels les enfants sont confrontés aujourd’hui en raison de la pandémie, Domestic Data Streamers a décidé de créer ou plutôt d’imprimer en 3D 10 bustes d’enfants réels. L’installation artistique, baptisée « On Our Minds« , a eu lieu lors du récent Sommet mondial de la santé mentale 2021 à Paris, qui s’est tenu les 5 et 6 octobre.

« Habituellement, nous faisons des hommages aux rois et aux reines, aux personnes âgées et aux conquérants. Nous avons pensé que ce serait une belle idée de rendre hommage à tous ces jeunes qui ont souffert dans des conditions particulièrement difficiles pendant la pandémie« , déclare Martina Nadal, responsable de l’impact social chez Domestic Data Streamers.

Pour la phase de fabrication du projet, l’équipe de Domestic Data Streamers s’est appuyée sur l’impression 3D de BCN3D, pour fabriquer les répliques des visages réels des enfants. Tirant parti de la ferme d’impression Epsilon W50s, ils ont imprimé en 3D les bustes en ABS pour une finition lisse, puis les ont peints dans des couleurs vives.

« Nous avons choisi d’utiliser des couleurs dans l’installation, tout d’abord parce que même si la santé mentale est un sujet vraiment sérieux, nous voulions quand même qu’elle soit joyeuse parce qu’elle parle de l’enfance, et aussi parce que de cette façon nous pouvions représenter la diversité« , commente Natalia Santolaria, directrice de la création de Domestic Data Streamers.

Avec cette installation artistique, Unicef et Domestic Data Streamers ont suscité l’engagement des gens et attiré l’attention des décideurs politiques à leur entrée dans le sommet.

Les pièces imprimées étaient accompagnées de volontaires, qui ont partagé les histoires des expériences des enfants interrogés en matière de santé mentale, dans l’espoir que ces témoignages puissent aider d’autres personnes. Ces histoires couvraient un large éventail de sujets tels que le racisme, la cyberintimidation et la pression d’un emploi du temps scolaire si chargé que les enfants n’ont pas le temps de se connaître vraiment, peut-on lire dans un communiqué de presse.

On dit souvent que le grand art de l’apprentissage consiste à comprendre, mais peu à la fois. Cette installation artistique était certainement une grande plongée mais nécessaire pour sensibiliser à un problème sous-estimé.

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