Le marché n’était pas prêt pour l’impression 3D multi-matériaux, alors ils ont imaginé quelque chose de mieux.
Combien de fois vous êtes-vous retrouvé attiré par un plat avant même d’en avoir pris une bouchée ? La plupart des entreprises qui ont fait de l’impression 3D alimentaire leur activité principale ont axé leur argument de vente sur le pouvoir de l’esthétique.
Du chocolat imprimé en 3D aux amers de cocktail imprimés en 3D, les gens considèrent l’impression 3D alimentaire comme un moyen d’atteindre un objectif esthétique, mais la technologie pourrait avoir un impact bien plus important. Nous avons rencontré l’une des rares entreprises qui a fait de l’impression 3D alimentaire son activité principale pour discuter de ce sujet : byFlow.
Il est intéressant de noter que l’histoire de byFlow n’a pas commencé avec l’objectif de développer une offre complète autour de l’impression 3D alimentaire. Elle a commencé avec Floris Hoff, un passionné de technologie qui a été encouragé par sa famille – son père, en particulier – à développer ses imprimantes 3D. À l’époque, les études n’étaient pas assez avancées pour qu’il puisse avoir une meilleure compréhension de la technologie. Il apprenait donc à partir de zéro comment développer des imprimantes 3D capables de traiter plusieurs matériaux, dont le silicone et la céramique pour n’en citer que quelques-uns. En raison du coût élevé de ces matériaux, Floris Hoff avait l’habitude de faire des tests de ses prototypes avec du Nutella (marque de pâte de chocolat). Suivant le conseil de son père d’imprimer d’autres choses que le silicone et la céramique, il a décidé d’essayer la nourriture. En 2015, lors de la création de l’entreprise, l’idée première était de proposer au public un large éventail de possibilités d’impression 3D.
« Nous avons lancé l’entreprise d’une manière très spéciale, dans un restaurant pop-up, où nous avons présenté tous les produits que nos imprimantes 3D étaient capables d’imprimer : chaises en plastique, assiette en céramique, etc. et nous avons collaboré avec un chef pour apporter la nourriture. Nous avons réalisé que personne n’était intéressé par l’impression 3D multi-matériaux parce qu’ils ne comprenaient pas le concept d’avoir une seule imprimante 3D pour tous ces matériaux, mais ils étaient très intéressés par l’impression alimentaire parce que c’était quelque chose de totalement nouveau », se souvient Nina Hoff, sœur de Floris Hoff, co-fondatrice et CEO de byFlow.
Plusieurs lancements par la suite dans un restaurant pop-up ont confirmé l’intérêt croissant pour l’impression 3D alimentaire et la nécessité de se concentrer sur un marché de niche. byFlow prenait son envol avec son imprimante 3D alimentaire Focus comme produit phare. Aujourd’hui, l’entreprise familiale a développé une offre complète dédiée à l’agroalimentaire : une collection de recettes, différentes applications, ainsi que le byFlow studio, une plateforme qui facilite la création de modèles 3D pour les chefs qui « n’ont pas toujours le bagage technique pour concevoir des modèles 3D ». « Pour cela, ils n’ont qu’à télécharger une image que le logiciel transforme en modèle 3D, le répare avant de l’imprimer. »
Les différents objectifs de l’impression 3D alimentaire
À l’instar d’un certain nombre d’entreprises spécialisées dans l’impression 3D d’aliments, l’offre de byFlow a d’abord attiré les personnes intéressées par la création de looks esthétiques. Par la suite, en plus des restaurants, et des boulangeries, leur base de données de clients s’agrandit pour atteindre les écoles primaires, les lycées et les universités.
« Au début, nous étions très concentrés sur l’esthétique des aliments et les avantages qu’on peut avoir en personnalisant les aliments sans moules. Les chefs en profitent vraiment car ils n’ont plus à utiliser de moules. Au fil du temps, nous nous sommes rendu compte que le potentiel de l’impression 3D des aliments allait au-delà de l’esthétique et pouvait profiter à plusieurs industries », déclare notre invité dans cet avis de la semaine.
En effet, les écoles primaires s’appuieront sur l’impression 3D alimentaire pour créer des activités amusantes autour de la nourriture, les lycées seront intéressés par l’apprentissage de la modélisation 3D et de la nourriture saine, tandis que les universités se concentreront sur la recherche. Et ce n’est pas tout.
Les professionnels de la santé sont de plus en plus intéressés par l’utilisation de l’impression 3D alimentaire comme solution pour aider les personnes souffrant de troubles de la déglutition (dysphagie). D’ailleurs, byFlow a collaboré avec une université néerlandaise pour étudier comment leurs imprimantes 3D peuvent aider à résoudre ce problème.
Hoff révèle également que « 2016 est arrivée avec une grande tendance autour de la nutrition personnalisée, la nourriture basée sur l’ADN d’une personne ». C’est un domaine dans lequel ils travaillent en ce moment et où nous pourrions voir l’impact des imprimantes 3D alimentaire. Dans cette veine, les imprimantes 3D alimentaire pourraient être utilisées pour imprimer des snacks par exemple.
Cette idée de nutrition personnalisée peut aller encore plus loin si on l’envisage sous l’angle de l’industrialisation.
« Les services de R&D de l’industrie alimentaire peuvent utiliser nos imprimantes pour créer de nouveaux aliments, non seulement à des fins esthétiques mais aussi pour appliquer des textures et des goûts différents aux aliments, ce qui reste un aspect très important de l’expérience alimentaire. Au niveau industriel, nous avons vu des entreprises installer des fermes d’impression dans leurs locaux pour imprimer à grande échelle des produits alimentaires comme le chocolat. Nous étudions actuellement la possibilité d’avoir plusieurs imprimantes 3D connectées les unes aux autres pour augmenter la production », ajoute Hoff.
Cependant, en explorant l’utilisation des imprimantes 3D alimentaire à un niveau industriel, l’équipe de byFlow a réalisé qu’elle devait faire quelque chose au sujet de la grande quantité de nourriture qui est gaspillée chaque jour dans l’industrie. Ces déchets ont également un impact important sur le changement climatique.
« Pour résoudre ce problème, les imprimantes alimentaires 3D peuvent être utilisées pour produire localement avec des ingrédients qui, autrement, auraient été jetés. Cela signifie que vous pourriez obtenir des collations quand vous en avez besoin au lieu de produire de très grandes quantités », explique la CEO.
Selon Hoff, le point commun entre ces différents objectifs est que l’impression 3D alimentaire permet aux gens de savoir de manière plus transparente ce qu’ils mangent et, peut-être, ce que leurs aliments contiennent.
Aujourd’hui, elle envisage un avenir où l’impression 3D de chocolat conquerra le marché de ce segment de niche, car il est moins « artificielle » et plus attrayant. En parlant de byFlow, à long terme, la « technologie brevetée de la société permettra une nutrition personnalisée – probablement à une échelle moyenne et locale », et « nous aurons le « Thingiverse » des modèles 3D dédiés à la nourriture », note-t-elle. « Dans le futur de l’impression 3D alimentaire, les gens auront un ‘passeport alimentaire’ qui changera et évoluera en fonction d’eux, de leurs données et il y aura une machine qui pourra créer l’aliment parfait pour eux, en tenant compte de leur régime alimentaire, des maladies potentielles qu’ils peuvent avoir et d’autres valeurs nutritionnelles », conclut-elle. Mais nous n’en sommes pas encore là.
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