Interview – Dr Simon Weidert, spécialiste en traumatologie orthopédique : l’utilisation de l’impression 3D dans le secteur médical

Dr Simon Weidert est un spécialiste des traumatismes orthopédiques qui travaille à l’Université de Munich. L’un des thèmes principaux de sa recherche est l’impression 3D. Il est également le co-fondateur de 3 sociétés, parmi lesquelles deux exploitent pleinement la technologie d’impression 3D dans leur offre de services.

Dr. Simon Weidert a participé au dossier du numéro d’avril de 3D Adept Mag et a partagé son expérience dans l’utilisation de l’impression 3D dans les secteurs médicaux et de la santé. Découvrez dans cet avis de la semaine, l’interview complète.

Parlez-nous de vos activités
Medability est l’une des entreprises que j’ai cofondées et qui utilise l’impression 3D et les technologies pour permettre aux chirurgiens de mieux se préparer avant la chirurgie. Nous fournissons une formation de qualité partout et permettont une acquisition rapide des compétences. (Simulateur – entraînement – opération).

J’ai fondé Mecuris avec d’autres personnes. Via une plateforme numérique, nous fournissons des soins orthopédiques en intégrant des technologies 3D. Vous téléchargez les fichiers du patient et après la conception, l’ordinateur se chargera de la plupart des étapes nécessaires pour appliquer les données requises sur l’âge du patient et le type de jambes prothétiques requise, et par la suite, nous allons procéder à l’impression 3D.

Contrairement aux couvertures conventionnelles ou à d’autres produits imprimés en 3D disponibles chez nos concurrents, Mecuris personnalise et ajuste numériquement la prothèse du patient en conséquence. La configuration se fait « en direct » via notre portail en ligne solution.mecuris.com, où le design final est déterminé en fonction des mesures et des préférences du patient. Au cours de ce processus, le patient peut choisir parmi douze couleurs, en plus de diverses structures de surface et finitions, en créant une couverture sur mesure qui leur convient. La couverture est fabriquée en Allemagne dans les dix jours ouvrables.

Nous disposons d’une plateforme capable de transformer des images 2D en applications de modèles 3D. Le médecin et le patient peuvent travailler ensemble sur cette plateforme.

M3I enfin propose des logiciels sur mesure pour les besoins du secteur médical.

Qu’est-ce qui a motivé l’utilisation de cette technologie ?
Il y a 5 ans quand l’impression 3D est devenu un phénomène très populaire chez les makers. J’ai beaucoup aimé… j’ai acheté ma première imprimante pour mes travaux de recherche à l’Université : une Ultimaker.

Le plus gros problème rencontré est celui du logiciel. Bien sûr, nous verrons beaucoup d’améliorations dans les années à venir. En tant que médecin, je ne peux travailler que sur des choses que je peux changer, d’où le travail intense sur les logiciels.

L’avantage de l’impression 3D est qu’elle rend le composant réel. Si on doit faire une opération d’une fracture, avec la 3D on peut faire une meilleure simulation de la fracture.

Si on conçoit une orthèse pendant 30 heures, personne ne paiera pour cela. Mais avec une machine, le modèle s’adapte parfaitement au corps, réduit votre douleur et est rapide. Ainsi, seul le logiciel combiné avec l’impression 3D peut vous donner la liberté de concevoir des pièces et des analyses dans la structure du cadre. Ainsi à la fin, une fois qu’il est imprimé, vous savez exactement ce que vos clients vont obtenir. Le produit unique repose sur l’expertise de l’expert. Nous aidons d’autres techniciens à combiner des produits uniques à n’importe quel patient. (M3I)

Y a-t-il un exemple spécifique que vous aimeriez partager avec nous ?
Il y a des enfants qui naissent sans pied. Ils peuvent perdre un pied dans un accident. Ils ne savent pas comment courir parce que leur prothèse imprimée en 3D disponible sur le marché ne le permet pas. La qualité est mauvaise parce qu’aucune entreprise ne veut investir dans cela.

Ainsi, nous (chez Mecuris) avons créé une prothèse imprimée en 3D pour permettre à ces enfants de marcher et de continuer d’autres activités. Cela peut changer la vie d’une personne et augmenter la confiance d’une personne. C’est le plus grand avantage de l’impression 3D. Un produit qui est réalisé sur mesure. Il s’agit de transformer un produit paramétrique en un produit unique.

Quelles sont les limites de cette technologie ?

La limite est en quelque sorte la disponibilité du processus. Chaque imprimante 3D a ses forces et ses faiblesses.

Pour l’usage médical, si vous souhaitez utiliser des produits en plastique, vous devez utiliser des imprimantes 3D professionnelles. Vous devez vraiment donner aux patients la meilleure qualité et ce n’est pas avec les imprimantes FDM. Donc, vous devez opter pour les imprimantes 3D SLS. (En termes de qualité). Nous travaillons avec des partenaires de production professionnels.

Que pensez-vous de l’utilisation de l’impression 3D dans les soins médicaux ?
L’impression 3D médicale peut être intégrée dans de nombreux cas d’utilisation. La bio-impression est par exemple un très grand sujet dans ce domaine. Mais nous ne sommes pas encore là. Ce sera le futur de la technologie (dans 10 ans).

Pour certaines fractures compliquées, nous pouvons imprimer des modèles et tester l’implant. C’est beaucoup plus réaliste.

Utile en chirurgie compliquée.

Imprimer des organes, ou des couleurs différentes avec une tumeur. C’est coûteux, mais il y a d’autres entreprises qui pourraient offrir ce service. C’est définitivement la préparation avant la chirurgie.

Ensuite, l’implant. C’est déjà possible. Nous l’avons fait avec Materialise et ça a très bien marché.

En chirurgie reconstruite, vous prenez vraiment en compte beaucoup de questions qui auraient pu avoir pendant l’opération (au niveau de la préparation d’une intervention chirurgicale).

Donc, si vous avez les moyens de vous le permettre, c’est vraiment utile.

Parlant de l’avenir, quelles sont les perspectives d’intégration de cette technologie dans l’industrie médicale ?
Imaginez qu’il y ait des fichiers disponibles gratuitement au téléchargement et que tout le monde puisse les télécharger et imprimer leur prothèse en 3D à la maison, cela peut poser des problèmes en ce qui concerne la réglementation.

Enfin, le patient bénéficiera certainement de la personnalisation.

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