Lancer une entreprise ou se positionner sur un nouveau marché est une chose ; assurer une croissance durable est un tout autre défi. Dans le monde en constante évolution de la fabrication additive, où l’innovation rencontre une concurrence féroce, les entrepreneurs sont constamment à la recherche d’opportunités pour faire avancer l’industrie. Chez 3D ADEPT, nous nous sommes donné pour mission de mettre en lumière les nouveaux venus qui façonnent cette industrie dynamique. Dans cette optique, nous revenons sur certaines des entreprises d’impression 3D qui sont sorties de la clandestinité l’année dernière. Ont-elles survécu à l’épreuve du temps ?
Parmi le large éventail d’entreprises qui ont fait leurs débuts sur le marché de la FA l’année dernière, 12 ont attiré notre attention : EdgeCloudLink (ECL), société de solutions pour centres de données, Outokumpu, fabricant finlandais d’acier inoxydable, Evove, fournisseur de services de filtration et de séparation des fluides, JPB Système, fournisseur de solutions de contrôle de la production KeyProd, Saeki, société suisse de robotique, 3D BioFibR, société spécialisée dans les biomatériaux pour l’ingénierie tissulaire, l’entreprise verticale intégrée flō optics, la société de logiciels Additive Appearance, le fabricant de pièces de rechange maritimes imprimées en 3D Pelagus 3D, le géant indien de l’acier ArcelorMittal, le fabricant d’imprimantes 3D Forivory, ainsi que Metafold, un nouveau venu dans le domaine de la conception pour la fabrication additive.
Comment se passe leur aventure dans le domaine de la fabrication additive jusqu’à présent ?
EdgeCloudLink (ECL)
Il peut être difficile de deviner comment une entreprise de solutions pour centres de données pourrait tirer parti de la fabrication additive, mais EdgeCloudLink (ECL) a initialement fait savoir qu’elle utiliserait une imprimante 3D de construction pour construire un centre de données à zéro émission à Mountain View, en Californie. Ces centres de données modulaires se distingueraient par l’utilisation de l’impression 3D de construction et par leur capacité à fonctionner avec leurs propres micro-réseaux alimentés à l’hydrogène.
Un an plus tard, nous pouvons confirmer qu’ECL a fait son travail. L’entreprise finalise l’intégration et la mise en service d’un centre de données de 1 MW, fonctionnant avec des piles à combustible, à son siège en Californie. Cependant, le CEO Yuval Bachar a déclaré à nos collègues du DCD qu’ils n’ont finalement pas eu recours à l’impression 3D pour la construction, car il y avait un entrepôt vacant sur le terrain. Selon Bachar, la réutilisation d’un bâtiment est plus écologique que l’impression 3D d’un nouveau bâtiment « et lorsque l’impression 3D sera nécessaire, elle sera la partie “facile” de la livraison d’un centre de données ».
Outokumpu
Les poudres d’acier inoxydable présentées par Outokumpu peuvent être utilisées dans divers processus de fabrication tels que le moulage par injection de métal (MIM) et le jet de liant (Binder Jetting). Au-delà de la fabrication de poudres, l’entreprise a cherché à créer un écosystème de FA viable pour aider ses clients à produire des pièces imprimées en 3D personnalisables. Cet objectif n’a pas encore été atteint, car l’entreprise s’est d’abord concentrée sur le renforcement de ses efforts en matière d’économie circulaire, qui consistent à produire chaque année jusqu’à 330 tonnes de poudre métallique à partir de ses propres matériaux recyclés, à savoir 100 % de ferraille d’acier inoxydable. Cette année, l’entreprise est entrée dans la phase de production commerciale de ce projet pilote.
Il a également lancé plusieurs projets de coopération en matière de recherche et de développement avec des entreprises issues d’un large éventail d’industries qui souhaitent utiliser la poudre d’acier pour de nouveaux produits. Outokumpu a entamé une collaboration avec la société de négoce de l’acier STAHL KREBS, dans le cadre du projet REACT** financé par le gouvernement allemand. Une autre collaboration en cours de préparation concerne l’industrie médicale et de la bijouterie et porte sur des matériaux sans nickel, qui peuvent être utilisés pour les implants, les outils médicaux et les montres. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre d’un projet financé par l’EIT Raw Materials, HiPAM***, dirigé par le centre de recherche technique VTT de Finlande.
Cela dit, l’objectif premier d’Outokumpu reste la production de poudres métalliques qui ne sont pas encore sur le marché et qui conviennent aux entreprises qui utilisent des technologies pour produire des pièces destinées à des applications spécialisées exigeantes. Pour répondre aux exigences spécifiques des clients, Outokumpu exploite son propre laboratoire d’essai, où les applications peuvent être modifiées et validées directement sur place.
Evove
Evove fait définitivement partie de la liste des entreprises intégrées verticalement que je surveillerai l’année prochaine. Son activité principale est simple : elle s’attaque aux limites liées à la production de filtres à membrane. À la suite de leur récente collaboration avec Lithoz, une brève conversation avec Andrew Walker, directeur commercial, m’a appris que la membrane Separonics de l’entreprise facilite la production de lithium de qualité batterie sur place, sans avoir à l’expédier ailleurs. En outre, la membrane imprimée en 3D de l’entreprise peut filtrer le lithium directement à partir de la saumure, éliminant ainsi le besoin de bassins.
La conversation que j’ai eue avec Walker à Formnext m’a également convaincu que l’entreprise se portait bien, puisqu’elle travaille avec SQM au Chili, le deuxième producteur de lithium au monde, ainsi qu’avec Northern Lithium au Royaume-Uni.
JPB Système
JPB Système a fait ses premiers pas sur le marché de la FA en prenant une participation dans Addimetal, une start-up française spécialisée dans la fabrication d’imprimantes 3D. La société avait promis de participer au développement de la plate-forme matérielle ouverte, de la technologie et du processus associé d’Addimetal afin de s’assurer que les besoins des applications existantes et futures soient satisfaits. La société a tenu sa promesse puisque cette année, ADDIMETAL a annoncé le lancement de son imprimante 3D à jet de liant métallique. Compte tenu des ambitions audacieuses d’ADDIMETAL dans l’industrie, nous pensons que nous continuerons à entendre parler de JPB Système.
SAEKI
SAEKI affirme que ses robots peuvent fabriquer des coffrages imprimés en 3D, ce qui permet de fabriquer sans risque des éléments de construction non standard et personnalisés. La société affirme qu’elle fournit une plateforme pour la production en faible volume d’éléments en béton non standard. Ils sont restés discrets sur leurs activités cette année, mais leur récente présence à Formnext 2024, sur le stand de leur partenaire Sika, indique qu’ils sont toujours en activité.
Les visiteurs du salon ont pu découvrir un outil utilisé pour la création d’une tour imprimée en 3D. Cet outil – un coffrage à béton – a été réalisé à l’aide de la solution d’impression et d’usinage de SAEKI.
3D BioFibR
Pour rappel, 3D BioFibR se concentre sur les produits de collagène qui peuvent servir à des applications de culture cellulaire 3D et d’ingénierie tissulaire, en particulier dans le segment des échafaudages cellulaires. La société continue d’être impliquée dans plusieurs projets de R&D en ingénierie tissulaire et a récemment rendu son μCollaFibR™ – Additif pour bioinks et hydrogels – disponible auprès de distributeurs dans le monde entier.
flō optics
flō optics a fait parler d’elle l’année dernière en 2023 lors de son lancement sur le marché. L’entreprise développe une technologie d’impression 3D à base de jet d’encre qui applique des revêtements uniques, multimatériaux et multicouches aux lentilles. Depuis qu’elle a signé un accord d’exclusivité avec Yeda Research and Development Co, l’entreprise est restée discrète sur ses activités.
Nous avons contacté le CEO de l’entreprise pour obtenir une mise à jour rapide de ses activités et nous mettrons à jour cet article dès que nous recevrons de nouvelles informations.
Additive Appearance
Cette société de logiciels créée il y a un an a pour objectif d’améliorer l’impression 3D en couleur. Elle développe une solution de slicer qui permet à chaque couche de compter. Elle a participé à divers événements cette année afin d’attirer des investisseurs potentiels qui l’aideraient à développer ses activités.
Pelagus 3D
Pelagus 3D, fournisseur de pièces maritimes imprimées en 3D et coentreprise de Thyssenkrupp et Wilhelmsen, semble se porter bien : l’entreprise embauche et signe des partenariats pour développer des pièces de rechange pour les secteurs maritime et énergétique de la région MENA. Le dernier en date a été signé avec l’entreprise de fabrication numérique Immensa. En outre, l’entreprise a récemment obtenu les certifications ISO 9001:2015, ISO 14001:2015 et ISO 45001 : 2018 pour l’ensemble de ses activités dans le monde. Ces certifications témoignent de l’engagement de l’entreprise en matière de gestion de la qualité, de l’environnement, de la santé et de la sécurité, car elles impliquent la mise en œuvre d’un système de gestion intégré (IMS) complet.
ArcelorMittal Powders
Non seulement ils ont été présents lors de salons clés de l’industrie, mais ils ont encore gagné en puissance après que les prototypes de la torche olympique de Paris 2024 ont été fabriqués par fusion laser sur lit de poudre, dans les laboratoires de fabrication additive d’ArcelorMittal Global R&D et en utilisant le matériau AdamIQ™ 316L d’ArcelorMittal Powders.
Je définirais l’année d’ArcelorMittal comme une année marquée par des collaborations avec des entreprises telles que Materialise et HP et par le développement de produits et services clés tels que l’algorithme AdamIQ™. Cet algorithme aide à résoudre les complexités de la technologie de fusion laser sur lit de poudre (LPBF), afin de maximiser le temps de fonctionnement du laser, tout en minimisant le temps d’impression. Comme l’explique la société, l’optimisation algorithmique AdamIQ™ intervient en tant qu’étape finale de la préparation de la construction. Tous les paramètres et configurations du travail de construction doivent être préparés et gelés par le client (imprimeur) dans sa version du travail de construction. L’optimisation AdamIQ™ est un complément qui améliore le travail de construction du client en un seul passage. Quelques minutes de re-vectorisation peuvent faire gagner des heures de temps d’impression.
Forivory
« Forivory », une marque de Jelect, a dévoilé l’imprimante 3D industrielle FT400 en se concentrant principalement sur le marché coréen pour démarrer la distribution. L’entreprise était censée se préparer à une livraison outre-mer après sa participation au SIMTOS en avril 2024, mais aucune information n’a été communiquée à ce sujet.
Le site web de Jelect ne présente plus l’imprimante 3D FT400 comme faisant partie de son offre. Il semble que l’entreprise ait abandonné cette ligne de produits.
Metafold
Metafold continue d’offrir une API pouvant faire l’objet d’une licence commerciale et une expérience de développeur de haute qualité pour la création, l’édition, la simulation, le rendu et la préparation à l’impression de géométries basées sur le web. L’entreprise continue de démontrer les capacités de sa boîte à outils de développement logiciel par le biais d’études de cas et de collaborations avec des entreprises.
Image de Une: flo optics