Physicienne de formation, Ruth Houbertz a consacré sa vie à la construction d’équipements. Elle fait partie de l’EPIC (European Photonics Industry Consortium) et est certainement l’une des 4 femmes CEOs que toute personne qui cherche une carrière en photonique doit connaître. Quelques minutes avec elle vous permettront de découvrir une femme brillante qui sait rendre les concepts complexes faciles à comprendre pour tous. Quoi qu’il en soit, c’est ce qu’elle a fait dans cette #OpiniondelaSemaine pour expliquer ce qui a mené à la création de Multiphoton et comment la société s’est distinguée des autres de la même gamme dans l’impression 3D de haute précision.
Un élément clé de cet entretien est la photonique. Cette technologie génère et exploite la lumière et d’autres formes d’énergie rayonnante dont l’unité quantique est le photon.
Qu’est-ce qui a mené à la création de l’optique multiphoton ?
« Je voulais révolutionner le transfert optique de données. D’autre part, nous avons identifié de nombreuses applications et marchés différents en optique et photonique. »
Toute cette expérience a commencé à la fin de l’an 2000. Ruth travaillait chez Fraunhofer ISC dans le développement des matériaux et de la technologie. Les débuts de la technologie ont été faits avec LZH. Au cours de ses travaux, elle a mis un point d’honneur à construire des équipements qui révolutionneront l’industrie de la photonique et permettront une large gamme de nouvelles applications. Trouver la bonne personne pour l’aider à construire l’équipement désiré n’a pas été une tâche facile. C’est ainsi qu’elle se tourne vers l’impression 3D et explore les possibilités offertes par cette technologie.
Soutenue par différents partenaires à travers le monde, sa fascination pour l’impression 3D l’a amenée à explorer le principe de la technologie avec d’autres domaines d’activités tels que les semi-conducteurs et les interconnexions optiques. D’une expérience à l’autre, elle a ensuite mis au point la lithographie 3D qui est aujourd’hui l’impression 3D Haute Précision, une technologie qui permet de créer des interconnexions photoniques et optiques.
« Pour parler simplement, plusieurs choses ont mené à la création de Multiphoton Optics : ma fascination pour l’impression 3D et sa capacité d’imprimer n’importe quel design, mes collaborations avec des sociétés de semi-conducteurs, des instituts de photonique et des spécialistes en interconnexions optiques. L’une des raisons spécifiques qui expliquent la confiance que j’accorde à cette industrie est cette simple analyse d’un autre secteur : lorsque nous avons examiné les télécommunications, il m’est apparu très clairement que la quantité croissante de données transférées via Internet conduirait à un défi crucial : la consommation énergétique. Il m’est alors apparu évident que nous avions besoin de beaucoup de possibilités de transfert de données afin de réduire notre consommation d’énergie et de protéger notre environnement. Dans ce cas précis, il s’agit d’un transfert optique de données. Aujourd’hui, grâce aux progrès technologiques, nous pouvons réellement réduire la consommation d’énergie pour les constructions de transfert. Une autre raison est que l’utilisation de la photonique pour la production permet d’obtenir un outil puissant qui servira à diverses industries. »
Après plusieurs recherches et après avoir surmonté divers défis, Multiphoton Optics (MPO) GmbH a été officiellement fondée en 2013. Comme Houbertz l’a dit, en parlant des services de l’entreprise : « Nous vendons de l’équipement, mais la plupart du travail reste sous licence. Nous nous concentrons sur les applications et les services. Nous avons une véritable approche 4.0. de l’industrie. »
Quels sont les secteurs d’activité où l’impression 3D haute précision peut être appliquée ?
« Nous ciblons toute industrie qui utilise des composants photoniques qui peuvent être produits avec notre machine », a déclaré le fondateur et CEO. En d’autres termes, les possibilités sont infinies puisque la photonique implique l’utilisation de lasers, d’optiques, de fibres optiques et d’appareils électro-optiques dans un large éventail de domaines techniques, notamment la fabrication, les soins de santé, les télécommunications, la surveillance environnementale, la sécurité intérieure, l’aérospatiale, l’éclairage à semi-conducteurs, et bien plus.
De plus, « nous vivons actuellement dans un marché accessible d’une valeur totale de 2 cent milliards de dollars et nous pouvons nous attendre à une nouvelle expansion », a expliqué R. Houbertz.
De plus en plus d’entreprises se spécialisent dans l’impression 3D de haute précision. Comment le percevez-vous ?
« Plus la technologie est avancée, plus nous verrons de concurrents dans l’industrie. Ce nombre croissant de concurrents confirme mon idée selon laquelle nous sommes sur la bonne voie. Par ailleurs, je crois fermement que la concurrence nous permet de repousser nos limites afin de fournir au marché la meilleure technologie et les solutions les plus sophistiquées. J’ai déjà eu quelques échanges avec des concurrents et parfois, c’est vraiment sain. »
LithoProf3D® fournit une plate-forme qui intègre à la fois un mode de fabrication additive et un mode de fabrication soustractive. Comment est-ce possible ? Est-il possible d’utiliser les deux processus en même temps ?
Tout d’abord, il convient de noter que l’impression 3D de haute précision à l’échelle submicrométrique permet de créer des structures dans un procédé additif utilisant des matériaux tels que les polymères photosensibles et les polymères hybrides. De manière soustractive, des verres et des métaux spéciaux peuvent être utilisés. Le type de matériaux utilisés déterminera le type de procédé de fabrication dans lequel la machine fonctionnera : fabrication additive, fabrication soustractive ou autre procédé.
« Les deux processus ne peuvent pas fonctionner en même temps car il n’y a qu’une seule source de lumière. Pour utiliser les deux procédés en même temps, il faudrait intégrer une autre source lumineuse », ajoute Houbertz.
Comment expliquez-vous l’écart entre l’impression 3D, la micro/nano technologie et la fabrication classique de l’optique ?
« Il y a encore une lacune, mais nous allons la combler. Nous ferons encore mieux. Nous comblons fondamentalement le fossé entre la micro/nano technologie, l’impression 3D et le moulage par injection, car la technologie de Multiphoton Optics permet de surmonter les obstacles dans la conception et la fabrication des composants. Son nom est programme. »
Vous avez récemment clôturé un tour de financement de série B. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur la suite des événements ?
« Nous avons récemment franchi une étape importante dans nos activités. Multiphoton Optics a amélioré la vitesse de fabrication des structures 3D en mettant en œuvre une fabrication massive en parallèle. Avec 12 partenaires dans 5 pays différents, notre objectif principal était d’amener l’impression 2D et 3D à un niveau supérieur. Pour atteindre cet objectif, Multiphoton Optics a démontré – à l’aide d’une optique spécialement conçue par IMT Atlantique – que son tout dernier modèle de la série LithoProf3D®-GSIIP, le LithoProf3D®-GSIIP, est capable d’imprimer 121 structures 3D de 4 µm x 4 µm x 12 µm en seulement 70 secondes et de haute qualité. Comparé à la fabrication en série, il faudrait 2,5 heures pour le même nombre de structures dans cette configuration spéciale. »
Un dernier mot à ajouter ?
« L’impression 3D de haute précision va révolutionner le monde. »
Vous pouvez maintenant poster vos offres d’emploi sur 3D ADEPT Media. Pour des informations exclusives sur l’impression 3D, abonnez-vous à notre newsletter et suivez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, LinkedIn & Instagram !
Vous souhaitez-vous abonner à 3D ADEPT Mag ? Ou vous voulez figurer dans le prochain numéro de notre magazine numérique ? Envoyez-nous un email à contact@3dadept.com
https://pagead2.googlesyndication.com/pagead/js/adsbygoogle.js
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});