Bieke Hoet appartient à la 6ème génération de l’entreprise familiale Hoet, active dans l’industrie optique. En effet, cela fait 150 ans que ses prédécesseurs, opticiens enseignent à leur lignée ce métier et proposent des services à des magasins d’optique dans toute la Belgique.
Puisque chaque génération appelle une innovation, Bieke Hoet et son papa fondent ensemble le bureau de design qui qui est au cœur de nouvelles technologies dont l’impression 3D.
Aujourd’hui, dans l’#OpinionDeLaSemaine, elle nous en dit plus sur Hoet, la stratégie de l’entreprise, ses aspirations mais surtout YUNIKU, le système qui permet d’obtenir des lunettes imprimées 3D.
Dîtes-nous en plus sur Hoet
Il y a 30 ans, mon père, également opticien, a décidé de concevoir des cadres. Avec un autre de ses collègues, il a fondé la marque Theo qui est une anagramme de Hoet. Il était principalement responsable de la partie créative de cette collection.
Après le magasin d’optique (qui est géré par ma sœur maintenant), mon père et moi avons fondé le bureau de design. Nous nous concentrons sur les lunettes. Aujourd’hui, nous livrons 80% de tous les designs pour Theo et nous nous différencions en utilisant les nouvelles technologies.
Comment êtes-vous venus à utiliser l’impression 3D ?
L’innovation a toujours été notre mission. Nos designs innovants ne sont pas seulement différents dans les formes mais aussi dans la façon dont ils sont produits.
Il y a 5 ans, nous avons découvert l’impression 3D dans l’application dentaire. Et j’ai dit à mon père que si on pouvait l’utiliser dans ce secteur alors nous pourrions probablement l’utiliser aussi pour les cadres.
C’est ainsi que nous sommes arrivés à l’impression 3D et nous sommes pour l’instant les seuls à utiliser cette technologie dans l’industrie optique. Dans le même temps, nous voulions explorer la possibilité de l’impression plastique, et c’est ainsi que nous avons commencé la collaboration avec materialise.
Le challenge avec cette technologie est de pouvoir réaliser quelque chose qui n’est possible avec aucune autre technologie mais aussi utiliser ses avantages tout en tenant compte de ses capacités.
Nous avons donc effectué beaucoup de tests … et aujourd’hui, c’est notre façon de nous différencier des autres. En utilisant cette technologie, on bénéficie vraiment d’une liberté de conception.
Et puis, certaines personnes pourraient utiliser cette technologie pour les lunettes d’impression 3D, mais ne personnalisent pas toujours le cadre de chaque client, ce que nous faisons.
Pouvez-vous nous expliquer comment la fabrication se passe ?
Tout d’abord, il faut savoir que nous ne fabriquons lorsque la vente a été faite. En d’autres termes, cela implique zéro investissement pour la marque et pour le stock, c’est incroyable. Aujourd’hui, nous avons collaboré à la fois avec materialise et HOYA.
Ce dernier nous aide avec le système de numérisation car nous devons scanner en 3D le visage du client. Il faut ensuite intégrer ce type d’appareils dans les magasins optiques. Il y a un an, nous avons lancé ce système, appelé YUNIKU, distribué aux opticiens. Une fois le scan du visage effectué, le fichier numérique est envoyé à la fabrication et le fabricant met le verre à l’intérieur et ensuite, les lunettes sont directement livrées dans un emballage à l’opticien.
Une autre chose importante à ajouter est que le client peut choisir la couleur qu’il veut.
Quel type de lunettes fabriquez-vous ? (Lunettes médicales? lunettes de soleil? lunettes de protection?)
Pour l’instant, c’est seulement des lentilles de prescription optique. L’opticien qui investit dans ce système prend en compte beaucoup de choses : le client, la reproductibilité et même la collection actuelle qui permet un nombre spécifique de pièces à produire.
Nous rendons le fichier numérique reproductible de sorte qu’il y ait une sorte de garantie pour les opticiens. Donc, il n’y a jamais de « problème de stock ».
Où est- ce que YUNIKU est distribué ?
En Europe pour le moment. Il a été lancé à Paris il y a deux ans et cette année, il est disponible en Belgique (30 opticiens).
Combien de temps vous faut-il pour fabriquer une paire de lunettes ?
Cela prend environ deux semaines.
Vos clients remarquent-ils une différence dans la fabrication ?
Je pense que le plus grand avantage pour le consommateur est la légèreté du cadre. Il faut noter que depuis le lancement de ce système, nous n’avons encore eu aucun retour ou aucune plainte … Pour chaque cadre vendu, le consommateur est heureux et satisfait du confort des lentilles.Dès la première étape de la fabrication, qui est la numérisation, nous prenons tout en compte la position de l’objectif, la tête du consommateur, etc …Le client a donc une meilleure expérience visuelle.
Comment percevez-vous les progrès qui peuvent être apportés par l’impression 3D dans cette industrie ?
Il y a beaucoup de potentiel concernant les matériaux qui peuvent être ajoutés dans le futur et dans la combinaison de matériaux. Pour l’instant, tous les cadres sont fabriqués avec le même matériau. Dans la conception aussi, des efforts restent à fournir. Et il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire pour nous différencier des autres.
D’autres perspectives de développement pour Hoet ?
Nous travaillons continuellement à l’évaluation de nouveaux matériaux et de nouvelles machines qui sont introduites sur le marché. Puisque la technologie peut aussi aller très vite … Parmi les fournisseurs potentiels, il y a EOS et HP … dont les technologies sont intéressantes pour l’industrie de la lunetterie.
Un dernier mot ?
Je pense que les gens veulent maintenant penser à l’écologie et à l’efficacité…et l’impression 3D offre vraiment des applications qui ont permis de réduire les déchets et de produire des produits significatifs.
Dans le monde numérique où nous vivons, tout ne s’arrête pas à nos smartphones, ça va plus loin … c’est tout un style de vie qui se développe. L’industrie de la lunetterie l’a intégré et les cadres font maintenant partie de ce style de vie.
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