Fondée en 2015, Roboze est une marque de solutions de fabrication additive (FA) que des centaines de clients dans 25 pays du monde entier utilisent pour résoudre des applications industrielles difficiles. L’année 2017 a marqué un tournant décisif dans le parcours de l’entreprise, puisqu’elle a vu le lancement de l’imprimante 3D Argo 500 et de certaines solutions de traitement de super polymères et de matériaux composites susceptibles de remplacer les métaux.
Nous ne vous apprenons probablement pas que l’histoire de ce fabricant d’imprimantes 3D a commencé en Italie avec Alessio Lorusso, le fondateur et CEO de la société. Contrairement à de nombreux experts qui ont découvert l’impression 3D dans le cadre de leur carrière, Lorusso a découvert l’impression 3D alors qu’il était encore adolescent. « Par pure passion et avec un esprit de curiosité, j’ai construit ma première imprimante 3D dans ma chambre », explique-t-il.
Aujourd’hui, le travail acharné, la passion mais surtout une équipe dont il sera toujours reconnaissant ont conduit à l’ouverture de 3 bureaux à travers le monde : le siège EMEA à Bari en Italie, Roboze GmbH à Munich et le siège américain Roboze Inc à Houston au Texas.
Dans cette série de questions-réponses, Lorusso revient sur l’évolution de la société au sein de l’industrie de la FA et la façon dont elle relève certains de ses défis actuels.
Roboze a démarré sans aucun investissement de capitaux provenant de sources extérieures. Diriez-vous que c’était un handicap ?
Démarrer sans capital extérieur est très difficile. Pour fonder Roboze, j’ai investi toutes mes très rares économies, qui avaient été mises de côté entre-temps, après avoir travaillé comme employé dans une autre entreprise. Il ne faut jamais perdre de vue son objectif, mesurer ses investissements et ne pas avoir peur de prendre des risques. En outre, il est essentiel d’avoir une approche stratégique des investissements en fixant les bonnes actions en fonction des objectifs fixés, sans pour autant se lancer dans des actions superflues ou inutiles au moment T.
Il y a deux ans et même plus récemment, l’entreprise a obtenu un tour de financement. Quelle différence cela fait lorsque vous êtes soutenu par des investisseurs ?
Si vous pouvez passer d’un point A à un point B sans capitaux extérieurs, vous pourrez passer de B à C deux fois plus vite que la première. Cette vitesse est donnée par la présence de capitaux qui vous permettent d’investir simultanément dans différents domaines, de vous assurer les meilleurs talents, de créer des stratégies d’expansion solides. Pour ce faire, il faut d’abord une vision stratégique et ensuite une exécution sans faille. Au moment où nous avons sécurisé notre première levée de fonds, notre investisseur avait déjà trouvé une entreprise de plusieurs dizaines de personnes, produisant des revenus et en excédent. Cela vous donne un moyen non seulement de collecter de l’argent, mais aussi de choisir à qui le collecter. C’est une question fondamentale, peu abordée à mon avis. L’importance stratégique du type d’investisseur et l’engagement personnel des personnes au sein des fonds sont d’une importance vitale pour le succès du partenariat.
Roboze est désormais une entreprise internationale. Quelles sont, selon vous, les villes qui adoptent le plus la FA ?
Roboze travaille maintenant sur 2 continents avec des bureaux directs en Amérique, en Allemagne et en Italie. Nous prévoyons de nouvelles expansions dans les 15 prochains mois vers un autre continent. Grâce à notre concept de fabrication distribuée, nous apportons l’impression 3D même dans les régions les plus reculées, en créant une capacité de production là où elle n’existait pas auparavant et en ramenant la valeur sur le territoire. Notre technologie est très fortement adoptée en Europe et en Amérique, mais nous avons également de nombreux systèmes en Corée du Sud, au Japon, en Australie et même sur des îles au large des côtes africaines.
La société a récemment lancé « Roboze 3D parts”. Pouvez-vous nous parler de son fonctionnement depuis son lancement ?
Nous nous concentrons sur la création du plus grand réseau de fabrication distribuée au monde. Nous avons déjà des centaines de machines dans le monde et beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui connectées à notre réseau Roboze 3D Parts, qui produit des lots moyens, juste à temps et à la demande, près du lieu du besoin. L’objectif est de créer un nouveau modèle de production personnalisé qui, dans les années à venir, prendra de plus en plus la place de grandes productions en série délocalisées, ramenant la valeur en Europe et en Amérique. Avec le service 3D Parts, Roboze veut accélérer cette tendance, un réseau de sites de production répartis sur plusieurs sites et interconnectés dans le monde entier, dans le but de remplacer le modèle « make-to-stock » par un modèle « make -to-order », en repensant tout le concept d’entrepôt. Ainsi, les fabricants pourront réduire les coûts et les délais de leur chaîne d’approvisionnement en numérisant leurs stocks, en accélérant l’innovation et en faisant face à l’évolution rapide de la dynamique du marché, avec la production de pièces personnalisées avec nos super matériaux, aussi résistants que le métal, à tout moment et en tout lieu.
Au niveau de la fabrication, Roboze positionne sa technologie comme pouvant remplacer le métal. Pensez-vous que cela soit possible pour toutes les applications industrielles ?
Il serait déraisonnable d’affirmer que les super-polymères et les composites, transformables avec les solutions d’impression de Roboze, sont capables de remplacer les pièces métalliques dans toutes les applications. Ce sont des matériaux plastiques qui combinent les caractéristiques typiques de cette catégorie, comme la faible densité et l’excellente isolation thermique et électrique, avec des propriétés moins courantes, capables d’élargir leur champ d’utilisation dans divers secteurs industriels. Certains composites présentent des caractéristiques mécaniques considérables, enregistrant une résistance à la traction égale à celle d’un alliage d’aluminium. D’autres conservent une résistance chimique particulièrement élevée même à haute température, jusqu’à 280°C. D’autres encore possèdent des propriétés d’auto-extinction ou développent un régime autolubrifiant lorsqu’ils sont soumis au fluage… Et ainsi de suite. Tout cela s’accompagne de l’attention particulière que Roboze porte au processus d’industrialisation de la technologie. Si, d’une part, nous avons créé tout un écosystème visant à contrôler le processus d’impression, d’autre part, nous sommes conscients de l’énorme importance de la certification des filaments pour un secteur industriel. Quelques exemples significatifs de certifications sont le Norsok M710 pour le PEEK pour le secteur du pétrole et de l’énergie, la carte bleue pour l’Extem pour les secteurs de l’espace et de l’électronique, les certifications aérospatiales pour l’Ultem 9085, etc.
Vous avez récemment partagé votre point de vue sur les avantages de la FA en termes de durabilité dans le cadre d’un événement. Pourriez-vous nous dire en quoi la durabilité fait partie de Roboze ?
La durabilité n’est pas seulement une question d’environnement. Elle comprend également des facteurs humains, sociaux et économiques. C’est l’une des raisons pour lesquelles les gens la considèrent comme une valeur ajoutée, car elle peut apporter des avantages importants à chaque entreprise. Roboze apporte des améliorations durables tangibles à ses clients. La nature additive de la FA en fait déjà un processus de fabrication plus durable puisque moins de déchets sont générés par rapport aux technologies soustractives traditionnelles. Avec Roboze 3D Parts, tout le monde peut utiliser des conceptions numériques pour produire des pièces de rechange à la demande. Cela permettrait d’éliminer ou du moins de réduire au minimum le gaspillage des stocks. Cela réduira également la quantité de produits finis invendus, ce qui pourrait améliorer le flux de revenus puisque les marchandises sont payées avant d’être fabriquées. Imprimer ce que vous voulez, où et quand vous le voulez, permet de raccourcir et de simplifier les chaînes d’approvisionnement, de localiser la production et de créer des modèles de distribution innovants qui amélioreraient la vie de chaque client.
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