Jason Oliver a remplacé Mohammad Ehteshami en tant que CEO et vice-président de la division de fabrication additive de General Electric le 1er janvier 2018. Deux ans après sa nomination, nous faisons le point avec lui sur l’état de GE Additive sur le marché et l’avancement de la technologie dans l’industrie.
Jason Oliver n’est pas ce que beaucoup qualifieraient de « vétéran de la fabrication additive ». Il combine en effet 20 ans d’expérience dans le monde digital et l’industrie de l’impression 2D. Mais cela n’a pas d’importance. Après une journée à Arcam EBM Center of Excellence et une conversation avec lui, on comprend rapidement que non seulement cette « vision extérieure » joue en sa faveur, mais qu’il est surtout un leader qui connaît le chemin, va dans la bonne direction et montre la voie.
En deux ans, il s’est passé beaucoup de choses à GE Additive, et là où beaucoup auraient vu des obstacles, Oliver et son équipe voient constamment des opportunités à saisir et de développer l’entreprise. Comment ? En tirant simplement parti du meilleur de chaque monde.
Apprendre de l’expérience de GE et permettre à GE de profiter de GE Additive
La supervision des opérations de GE Additive nécessite une compréhension complète des activités de Concept Laser, Arcam AB, AP&C et GeonX. – En d’autres termes, des parties clés qui constituent la chaîne de valeur d’un processus de FA : machines, matériaux et logiciel.
« D’un point de vue structurel, il n’y a pas eu tant de changement que ça. Cependant, nous avons beaucoup appris sur ce qu’il faut faire pour que nos clients réussissent dans ce domaine. Nous avons adapté notre stratégie de nombreuses façons pour soutenir l’industrialisation de nos clients – à un rythme rapide. Lorsque nous regardons GE Aviation et la façon dont l’entreprise montre la voie dans l’industrie, il ne fait aucun doute que GE a beaucoup d’expérience en matière d’industrialisation. Ce que nous essayons de faire maintenant chez GE Additive, c’est de tirer profit de cette expérience, pour soutenir l’industrialisation de nos clients plus rapidement », explique Oliver.
Concrètement, GE Additive a décidé de mettre l’accent sur la qualité et les processus, élément majeur de leur stratégie et de leur expansion dans de nouveaux modèles commerciaux.
Oliver explique que GE a la capacité de penser et de mettre en œuvre des plans de développement et d’expansion. Cela inclut entre autres: « de nouvelles installations – où nos employés, nos clients et nos fournisseurs pourraient collaborer aisément et se sentir spéciaux -, l’intégration d’équipes d’ingénieurs sur différents sites pour travailler sur les meilleures pratiques et les plates-formes partagées », complète le CEO.
Au milieu de ce développement, alors que GE joue un rôle crucial en aidant les entreprises susmentionnées à devenir des acteurs incontournables dans l’industrie de la fabrication additive, il faut noter que le conglomérat multinational américain en a également profité. Au-delà de leurs capacités technologiques, GE a bénéficié de leur « mentalité entrepreneuriale ».
Pour le porte-parole de GE Additive, « ces petites entreprises ont une mentalité entrepreneuriale « let’s go & make it happen » ; elles sont toujours orientées vers le client, et c’est toujours le genre de « sang neuf » dont GE a besoin. »
Apprendre des équipes qui constituent GE Additive : « un plaisant challenge »
« Arriver dans une entreprise et trouver tant de personnes brillantes qui veulent simplement être les moteurs de la technologie et des solutions qui feront le succès des clients » est ce qu’Oliver définit comme un « challenge plaisant ».
Dans ce cas de figure, le défi réside donc dans la façon dont l’entreprise s’organise, comment faire en sorte que tout le monde se concentre sur les mêmes priorités stratégiques ? Cela demande une certaine phase d’apprentissage. Pour que toutes ces personnes travaillent en équipe, nous devons nous structurer pour le faire de la bonne façon.
La solution réside dans la diversité. « Je pense au’étant donné que l’industrie est encore jeune et immature, la diversité est une force clé dans le développement d’une entreprise. » Diversité en termes de compétences technologiques : savoir faire travailler un ingénieur qui a un background dans les technologies de fabrication conventionnelles et un autre qui combine l’expérience dans la FA par exemple ; mais aussi diversité en termes d’expériences professionnelles à des positions dirigeantes : avoir une expérience dans la FA, c’est bien mais pas tout.
Il n’y a que dans la diversité qu’on peut « créer de nouvelles façons de résoudre les problèmes ».
Apprendre de chaque type de client
GE Additive est très souvent vu et est un acteur majeur de cette industrie. De fait, la société a tendance à attirer des sociétés de cette ligue. Toutefois, la réalité est qu’elle travaille aussi bien avec les PME que les entreprises de Fortune 500.
Le VP explique que certaines PMEs débutent avec une seule machine ou un nombre inférieur à 5 mais elles peuvent aussi collaborer avec les universités qui disposent déjà de leur équipement pour faire avancer leur projet, et quelques fois, cela peut déboucher sur des collaborations qui font avancer l’industrie.
Apprendre de l’évolution de la FA
D’un point de vue technologique, GE Additive a rapidement élargi son offre dans le secteur de la fabrication additive. En effet, outre la technologie d’Arcam EBM, la division de FA de General Electric fournit également la technologie de jet de liant aux sociétés de cette industrie. Si le CEO n’entre pas dans les détails, il promet qu’on peut attendre beaucoup de l’entreprise à ce niveau dans les prochains mois.
D’un autre côté, moins axée sur les régions et plus sur les industries, notons que l’évolution de la FA permet aujourd’hui de produire quel que soit son emplacement géographique.
« Tant que vous avez la recette entre les mains, vous pouvez la transformer en une pièce physique où que vous soyez dans le monde. Un plus grand nombre d’entreprises comprennent qu’elles seront ainsi plus flexibles dans la fabrication », commente Oliver.
Pour le CEO de GE Additive, un fait est indéniable : de manière générale, quiconque fabrique aujourd’hui une pièce métallique aura affaire à la FA.
Si les clients de GE Additive sont toujours à la recherche de nouveaux domaines d’application, Oliver souligne l’intérêt croissant des secteurs de l’outillage, du pétrole et du gaz qui peuvent réaliser des millions d’économies avec les applications actuelles de la technologie.
De même, l’industrie spatiale est entrain de devenir une grande utilisatrice de la FA. Les acteurs de ce marché principalement basés aux USA – pour le moment et pour ce qui est des clients de GE Additive – ont cette facilité d’acquérir rapidement les machines, de produire les pièces assez rapidement pour les fusées ; en somme de faire beaucoup de choses et de profiter des avantages de la FA. « C’est un endroit où il fait bon vivre en ce moment. Non seulement, nous nous amusons à leur fournir toutes sortes de solutions mais nous apprenons beaucoup de ces ingénieurs. Ils nous aident à améliorer nos machines. » affirme Oliver.
En fin de compte… ?
Enfin, en dépit de ces perspectives positives sur l’avancement de GE Additive dans l’industrie et même de la FA, il faut noter qu’à l’heure actuelle, il reste encore un manque de connaissance important pour industrialiser l’ensemble du processus.
Pour GE Additive, « Il s’agit d’apprendre à jouer avec ce nouvel instrument. » C’est quelque fois frustrant pour les entreprises, mais ça peut aussi l’être pour les fabricants. « Il faut du temps pour apprendre quelque chose de différent. La courbe d’apprentissage est trop longue, surtout pour les processus de certification. Mais nous sommes là pour les aider et leur montrer que nous pouvons réduire considérablement ce temps. Ce qui est bien, c’est qu’avec la combinaison du matériel, des matériaux et des logiciels, GE Additive ne fera pas les mêmes erreurs que GE ou GE Aviation. La FA n’est donc pas une mince affaire. Il n’y aura pas de petites entreprises, mais de véritables grandes entreprises. » Enfin de compte, ne dit-on pas que le ciel est la limite ?
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