Les chaussures imprimées en 3D seront probablement l’application de l’impression 3D de l’année dans l’industrie des biens de consommation. La dernière entreprise en date à rejoindre la cohorte des sociétés actives dans ce domaine est la startup émiratie ELASTIUM, spécialisée dans les chaussures imprimées en 3D. Fondée en 2021 par l’ingénieur et entrepreneur technologique Robert Karklinsh, l’entreprise dévoile ses premières chaussures de sport entièrement imprimées en 3D et fabriquées à partir de mousse 100 % recyclable.
La marque de chaussures vise à développer des matériaux fonctionnels et architecturés qui feront ce que les matériaux traditionnels ne peuvent pas faire. Pour ce faire, elle associe des structures en treillis et des mousses afin de remédier aux limites de la fabrication traditionnelle.
Si la mousse est considérée comme le matériau le plus avancé utilisé dans l’industrie de la chaussure, il n y a que très peu d’entreprises qui travaillent actuellement sur ses applications avec la FA. Il s’agit par exemple de Desktop Metal, EOS, OPT Industries ou PrintFoam. Il est intéressant de noter que dans l’industrie de la chaussure, la marque de baskets Psudo est l’une des rares marques à utiliser des matériaux recyclés à partir de déchets de mousse pour fabriquer ses chaussures imprimées en 3D.
ELASTIUM aurait développé son propre processus avec des mousses élastomères qui peuvent être transformées en chaussures imprimées en 3D. Ses chaussures sont dotées de mousses d’élastomère thermoplastique basse densité (TPE) structurées en treillis et traitées par une technologie brevetée d’impression 3D par extrusion de granulés. L’entreprise assure que les chaussures ont « le même niveau de confort et de performance que les chaussures traditionnelles », en partie grâce aux structures en treillis incorporées dans la conception.
« Nous sommes ravis de dévoiler nos premières chaussures de sport en mousse entièrement imprimées en 3D« , a déclaré Robert Karklinsh, fondateur et CEO d’ELASTIUM. « La fabrication traditionnelle de chaussures est extrêmement lente, intensive en capital et non durable. 22 des 23 milliards de paires de chaussures produites chaque année finissent dans des décharges, où leur décomposition peut prendre des centaines d’années. Chez ELASTIUM, nous redéfinissons la production de chaussures en la rendant rapide, à la demande, locale et durable. Nous démocratisons également l’industrie de la chaussure en offrant une plateforme aux créateurs individuels et aux marques, ce qui rendra à terme la production de chaussures aussi facile que la publication d’une application sur l’App Store. »
Le processus de fabrication
Alors que la mousse peut également être imprimée en 3D avec FFF et SLA/DLP, ELASTIUM a décidé d’utiliser des chaussures alimentées par FLS avec extrusion de granulés. Tout en reconnaissant que le temps d’impression devrait être amélioré, l’entreprise est fière de gagner sur d’autres points tels que le coût des matières premières (7 $/kg contre 12 $/kg pour la FFF et 35 $/kg pour les résines), la qualité de la mousse et la recyclabilité.
« Les chaussures entièrement imprimées en 3D (à partir de matériaux thermoplastiques) sont également relativement faciles à recycler. Il n’y a pas de colle. Il n’est pas nécessaire de séparer les différents matériaux qui composent une paire traditionnelle. Une chaussure de sport entièrement imprimée en 3D peut être déchiquetée et mélangée à des matériaux vierges dans une extrudeuse pour produire une nouvelle paire. Pour que les chaussures entièrement imprimées en 3D soient adoptées en masse, nous devons les produire au même coût que Nike (25 dollars la paire). Et nos chaussures doivent être aussi confortables, légères et durables que les Crocs« , explique le fondateur.
Quelles sont les prochaines étapes?
ELASTIUM-1, la première paire de chaussures de sport de l’entreprise, est disponible en série limitée à 1 000 paires avec un « ajustement réglable ». Les acheteurs peuvent également posséder leurs propres modèles de chaussures en tant que NFT. Cela signifie qu’ils sont propriétaires du modèle et qu’ils peuvent à tout moment échanger leurs droits de transfert de l’actif numérique dans le domaine physique. Sur le papier, les chaussures imprimées en 3D sont une idée intéressante. Sur le plan de la fabrication – et à condition que l’utilisateur final soit intéressé par la proposition de fabrication d’ELASTIUM, la startup apporte une valeur ajoutée par rapport à d’autres marques de chaussures. Cependant, dans la réalité, je doute du procédé de commercialisation via NFTs sur le marché.
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