Trumpf dépasse ses objectifs pour l’impression 3D industrielle, et pourtant le meilleur reste à venir…
Depuis l’invention de la technologie SLS, Trumpf fait partie de ces pionniers qui ont investi à juste titre dans la fabrication additive. Aujourd’hui, avec plus de 77 sociétés à travers le monde et plus de 13.400 employés, le fabricant allemand dispose d’une division dédiée à la fabrication additive, afin de mieux gérer son évolution sur ce marché en pleine croissance. Dans un marché où on ne sait pas encore jusqu’où l’innovation peut mener, le spécialiste de la fabrication additive montre qu’il avance avec son temps, et aujourd’hui, le principal défi à surmonter est celui de l’industrie 4.0.
Comment aborder cet enjeu ? Le sujet est vaste mais aujourd’hui, Thomas Fehn aborde quelques points dans cette « Opinion de la Semaine ».
Avant toute chose, précisons que Trumpf est spécialisée dans la technologie des machines-outils, des systèmes de FA métallique et des lasers pour la fabrication industrielle. « Reconnue pour la qualité de ses machines et de ses services », la société est active dans presque tous les secteurs de l’industrie, des logiciels aux usines intelligentes. Thomas Fehn, qui partage aujourd’hui l’expérience de l’entreprise est responsable de l’unité de fabrication additive et ses fonctions sont limitées à la partie « vente, marketing et finances ».
Le plus grand challenge de la société jusqu’ici
Pour Thomas Fehn, c’est maintenant que tout se joue. « Le marché de la FA est encore un marché en développement. Nous avons une industrie qui est bien établie au niveau du prototypage. Il y a certaines industries telles l’industrie médicale ou l’aérospatiale où le développement se poursuit. Par ailleurs, tout en définissant les machines et les procédés qu’ils utilisent, les clients évoluent également avec leur production.
Ce qui implique que nous devons non seulement fournir de nouvelles idées et de nouveaux systèmes qui répondent le mieux à leur production mais aussi adapter à tous les niveaux les nouvelles exigences de nos clients. Nous devons faire face à la réalité et le marché est actuellement lent à trouver de nouvelles solutions. Ainsi, les fournisseurs de machines sont principalement à l’origine de l’innovation dans le cadre des technologies existantes. ».
Parlant de la numérisation dans un processus d’impression 3D, Thomas souligne que la véritable question est de savoir dans quelle(s) mesure(s) la digitalisation changera l’industrialisation. En effet, la numérisation est le dénominateur commun à tous les services de l’entreprise.
Selon Thomas Fehn, « les clients sont à la recherche de nouveaux modèles d’affaires qui augmenteront leur productivité et leur permettront de planifier rapidement la production. Ils doivent connaître et maîtriser facilement les plateformes de numérisation. D’autre part, il faut noter qu’il y a une nouvelle génération de machines qui intègrent les opérations et à laquelle il faut s’adapter. Au-delà des opérations industrielles, on observe le changement à tous les niveaux y compris les smartphones et tout cela vise à faciliter les procédés. »
L’exemple de la plateforme AXOOM
Pour faciliter la production de leurs clients, Trumpf a décidé d’introduire plus de fonctionnalités d’automatisation dans les procédés.
Thomas Fehn prend notamment l’exemple de la plateforme AXOOM qui a été mise en place il y a deux ans. « Cette plateforme connecte tous les systèmes de production sur un atelier pour créer une production complète en réseau, une usine intelligente. L’objectif est de relier les machines, les logiciels et les processus les uns aux autres pour permettre un transfert sécurisé des données dans la plate-forme IoT en nuage et ainsi gagner en transparence et en productivité. Il n’est donc pas obligatoire d’utiliser le logiciel Trumpf sur la plate-forme. »
Avantages et inconvénients de la numérisation dans un processus de fabrication additive
Pour Thomas, le grand avantage c’est que l’amélioration commence en interne. « Nous sommes en train de changer complètement nos plateformes internes. Selon nous, il n’est pas possible d’apporter ou de changer le monde par la numérisation si nous ne nous changeons pas nous-mêmes. C’est pourquoi nous devons commencer en interne. Par ailleurs, c’est nos clients qui initient ce changement en nous.
Le seul inconvénient est que les gens se sentent encore mal à l’aise avec l’évolution de la numérisation. TRUMPF les sensibilise donc à aller de l’avant. Les entreprises qui intègrent la numérisation vendent plus. C’est un fait. »
Perspectives pour 2019
Le Groupe TRUMPF a réussi à considérablement augmenter son chiffre d’affaires, ses prises de commandes et ses bénéfices au cours de l’exercice 2017/18 clos au 30 juin 2018. Le chiffre d’affaires a augmenté de 14,6 % à 3,57 milliards d’euros (exercice 2016/17 : 3,11 milliards d’euros) – le chiffre le plus élevé de l’histoire de la société depuis sa création en 1923.
Si la société espère aller encore plus loin en 2019, aujourd’hui Thomas voit un mix de produits solides dans l’entreprise et un ensemble de possibilités offerts par la numérisation… C’est une aventure dont elle ne cesse de se délecter pour l’instant.
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