Dans son dernier livre blanc, le Forum économique mondial – une organisation internationale indépendante qui engage les principaux dirigeants politiques, commerciaux, culturels et autres de la société à façonner les agendas mondiaux, régionaux et industriels -, prévoit une production massive et généralisée de pièces industrielles imprimées en 3D au cours de la prochaine décennie.

Le livre blanc souligne également le lien entre la pandémie de coronavirus et l’utilisation massive des technologies de fabrication additive (FA). Intitulé « An Additive Manufacturing Breakthrough : A How-to Guide for Scaling and Overcoming Key Challenges« , le document a été rédigé en collaboration avec l’ETH Zurich et trois instituts de recherche Fraunhofer (IGCV, IPT et IAPT) et est publié avant l’édition 2022 de son sommet suisse, qui se tiendra du 22 au 26 mai.

Il a pour ambition de fournir aux entreprises manufacturières une compréhension réaliste mais de pointe de ce que la FA peut offrir aujourd’hui, et pourquoi certains réalisent ce potentiel alors que d’autres non, ainsi que les scénarios de production les plus probables à court terme auxquels nous pouvons nous attendre et ce qui doit se passer pour aider à accélérer leur déploiement.

En effet, aujourd’hui, toutes les prédictions entourant l’impression 3D ne se sont pas toujours concrétisées. C’est pourquoi l’équipe à l’origine de ce projet a lancé un appel à l’action en sept points à l’intention de l’industrie, conçu pour permettre à l’impression 3D d’atteindre enfin le point d’inflexion de masse initialement prédit au début des années 2010.

« En suivant l’appel à l’action proposé présenté dans notre document, un saut majeur dans l’industrialisation de la FA peut être développé conjointement à partir de l’écosystème de la FA », peut-on lire dans le document du World Economic Forum (WEF). « Avec ces changements, les futurs modèles commerciaux et de nombreuses nouvelles applications seront réalisables dans les cinq à dix prochaines années, ce qui entraînera une croissance régulière du marché global et offrira un potentiel perturbateur pour certaines industries. »

L’étude montre également que, malgré la grande amélioration de la maturité de la FA, des obstacles potentiels peuvent encore être trouvés tout au long de la chaîne de valeur – y compris dans les domaines de la technologie, des organisations et des écosystèmes.

Cet état du marché est complété par une série d’entretiens menés avec des leaders de la fabrication tels qu’EOS, Stratasys et HP, des sociétés de certification comme DNV-GL et TÜV SÜD, et des utilisateurs de l’AM allant de la Deutsche Bahn à PrintCity Manchester. Ces entretiens visaient à définir un nouveau « récit de l’industrialisation de l’AM basé sur le retour sur investissement (ROI) ».

Malgré les perspectives positives, l’équipe du projet a découvert que les obstacles qui empêchent l’adoption massive de la FA se situent à la fois sur le plan de la fabrication et de l’organisation – sans oublier qu’à long terme, quatre défis principaux seront essentiels à relever.

En ce qui concerne la technologie, la prévisibilité du processus, la disponibilité des matériaux, le post-traitement et la certification sont les principales limites.

D’autre part, il y a encore un « manque de stratégie claire d’adoption de la FA » dans de nombreuses organisations qui veulent explorer la FA – sans parler du manque de normalisation, et des défis liés aux chaînes de processus numériques intégrées.

Quatre recommandations pratiques et sept appels à l’action

Selon l’étude du groupe, il faut faire davantage pour numériser la chaîne de processus et former les ingénieurs dans les milieux commerciaux. En outre, les gouvernements devraient s’impliquer dans ce processus d’adoption, en permettant le financement de la recherche dans ce domaine. Si tout cela peut être accompli, le WEF prévoit que l’impression 3D peut permettre aux utilisateurs d’atteindre un retour sur investissement plus rapide, conduisant à son application plus large, en particulier comme outil d’approvisionnement.

« En fonction des avancées au sein de l’écosystème de l’AM, la production pourrait évoluer vers une industrialisation totalement intégrée », conclut le document du WEF. « La plupart des experts ne s’attendent pas à des développements perturbateurs à court terme, mais prévoient plutôt une évolution lente et régulière. Par conséquent, une éventuelle percée de la production en série et de la personnalisation de masse d’ici cinq à dix ans est prévisible. »

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